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Mobilité durable : utopie ou révolution du XXIe siècle

Mobilité durable : l'enjeu du siècle

Le mouvement définit le vivant : bouger, se déplacer, voyager, se rendre au travail, se promener, aller à l’école, effectuer des courses, se balader… Vos activités quotidiennes vous contraignent à changer régulièrement d’endroit. Chacun de vos trajets engendre un impact sur l’environnement, notamment lorsque vous vous déplacez seul dans un véhicule personnel et polluant. Le concept de mobilité durable se fonde sur les mêmes piliers que le Développement durable : sociétal, environnemental et économique. Savez-vous que le secteur des transports représente 30 % des émissions de gaz à effet de serre ? Dans ce contexte, est-ce que la notion d’écomobilité s’apparente à une pure utopie ou au contraire à la prochaine révolution du XXIe siècle ? Tandis que certains facteurs limitants ralentissent l’accès à la démocratisation des transports en commun, les initiatives en faveur d’une mobilité facilitée se multiplient. Découvrez les enjeux d’un projet pluridisciplinaire aux dimensions politique, économique, écologique, géographique, pratique et culturelle.

Définition du concept de mobilité durable 

La mobilité durable englobe plusieurs axes de réflexion. Cette démarche repose sur des piliers sociétal, environnemental et économique, bien que des aspects secondaires, mais non moins importants, viennent s’immiscer dans la logistique de cet ambitieux projet.

Dimension sociétale des déplacements pour satisfaire des besoins

La dimension sociétale favorise l’accès aux transports pour tous afin d’effectuer les déplacements nécessaires à la vie quotidienne et à l’épanouissement. De ce point de vue, les moyens de locomotion se valent sans distinction de leur niveau de pollution.

Peu importe que le trajet s’effectue en bus, en train, en métro, à vélo, en voiture ou à pied, du moment que les citoyens de tous âges peuvent se déplacer pour :

  • trouver un travail et s’y rendre quotidiennement à heures fixes ;
  • aller à l’école sans que la durée de transport impacte le temps dédié aux devoirs ;
  • effectuer les tâches habituelles dans un délai acceptable : courses, rendez-vous médicaux et administratifs… ;
  • se divertir régulièrement : aller au cinéma, à une exposition, se promener en pleine nature.

La possibilité de se déplacer en divers lieux concerne le bien-être quotidien de l’ensemble de la population, ainsi que le bien-être au travail. La dimension sociétale englobe vos habitudes, vos besoins et vos envies qui définissent votre vision d’une accessibilité aux territoires satisfaisante.

Toutes exigences mises de côté, le constat reste sans appel. Les personnes âgées, les plus jeunes, celles en recherche d’emploi ou vivant en dehors des grandes agglomérations rencontrent des difficultés pour circuler chaque jour de façon convenable. Ils représentent 7 millions de citoyens à être privés d’une mobilité acceptable.

L’écomobilité ambitionne d’offrir un meilleur service de transport à la majeure partie d’entre eux. Utopie ou projet du siècle ? Même si les sites d’actualités et les blogs dédiés à l’environnement en parlent, dans les faits la situation reste compliquée.

Transport en commun
Transports en commun : stop à la voiture !

Dimension environnementale des transports pour se déplacer sans polluer

La mobilité durable s’intéresse à la manière dont la population se déplace. L’impact environnemental des trajets en matière de gaz à effets de serre se niche au cœur du débat.

Le transport s’affiche comme le secteur à l’origine de 30 % des rejets de polluants dans l’atmosphère. Ce chiffre alarmant englobe bien entendu les transports de marchandises, mais nécessite une action rapide sur la conception même des moteurs.

Les véhicules électriques émettent environ 80 % de CO2 en moins que les véhicules essence. Ce n’est pas parfait et la problématique du traitement des batteries usagées soulève une autre interrogation environnementale. Parallèlement à cela, le nombre de déplacements ne cesse d’augmenter.

L’accessibilité aux territoires est une promesse de l’État que les concitoyens revendiquent ! La crise de la Covid-19 a mis en évidence la frustration que représente le confinement pour la plupart des Français. Bons vivants, ils aiment sortir, se rencontrer, multiplier leurs allées et venues et par suite accroître leur empreinte carbone.

La mobilité douce, concept assez flou, vise à favoriser les modes de transports non motorisés. À vélo, à pied, en trottinette, à roller, en tramway fonctionnant au gaz naturel, ces moyens de se déplacer 100 % écolos séduisent les Français, mais ne sont adaptés ni aux longues distances à parcourir ni à certains besoins spécifiques.

La loi d’orientation des mobilités ambitionne de faciliter les transports du quotidien, tout en les rendant plus propres et moins chers. Encore faut-il qu’ils se révèlent cohérents avec les contraintes et les attentes des usagers.

Dimension économique du premier poste de dépenses des Français

Le coût des déplacements représente le premier poste de dépenses d’un foyer devant le logement et l’alimentation. Les chiffres donnent le vertige. Se rendre à son travail nécessite de l’argent, beaucoup d’argent, sans parler des risques d’accident de la route qui ajoutent encore un inconvénient aux déplacements non collectifs.

Pas étonnant que le télétravail fasse rêver et que la recherche d’un emploi s’effectue en premier lieu dans un périmètre restreint autour de son domicile. En réalité, il se révèle presque impossible de décrocher un poste correspondant à ses compétences au bout de sa rue. Sans surprise, ce sont pas moins de 7 salariés sur 10 qui rejoignent leur société en voiture.

Le gouvernement comprend cet enjeu. La priorité va aux investissements pour multiplier les projets d’extension des réseaux de transport adaptés à la situation globale, avec un impact réduit sur l’environnement et un coût acceptable.

Autre atout économique du développement des transports durables : la création d’emplois locaux dans tous les secteurs de la mobilité : transport de marchandises, livraison, voyage, logistique.

Malheureusement, la voiture reste le moyen de locomotion préféré des Français y compris pendant leurs déplacements en vacances. Habitude de vie, praticité ou impossibilité réelle de recourir à d’autres solutions, la route sera longue pour inciter la population à se déplacer durablement.

Bon nombre de personnes n’hésitent pas à utiliser leur voiture pour des trajets courts qui pourraient s’effectuer à pied. Trop pressé ou trop fainéant ? Culturellement, la France est à la traine pour intégrer le concept de mobilité douce, contrairement à des pays comme les Pays-Bas ou le Danemark qui ne jurent que par le vélo.

L'écomobilité
L’écomobilité et la mobilité douce : un art de vivre

Facteurs limitant le déplacement vert de tous les citoyens

Outre les habitudes, la mobilité durable à l’échelle nationale se révèle difficile à mettre en place. Les facteurs limitants sont à considérer comme des défis à relever afin de modifier la façon de penser et de consommer des usagers.

La localisation géographique détermine l’accessibilité aux transports

L’accessibilité aux transports se développe plus rapidement dans les moyennes et grandes agglomérations. Les réseaux de transport y sont déjà multiples : tram, bus, métro, vélo…

L’offre de services et de biens est concentrée ce qui permet aux riverains de se déplacer aisément à pied, à vélo ou à trottinette.

Dans l’ensemble, les métropoles souffrent peu d’un problème de mobilité. Plusieurs centres-villes ont même interdit l’accès aux voitures en dehors de celles des riverains.

Les choses se compliquent dès lors qu’il est question de sortir ou de gagner le centre-ville pour aller travailler vers la périphérie respectivement pour venir des villages aux alentours.

La durée parfois exagérée d’un trajet en transport collectif pour se rendre de son habitation à son travail ou à l’école oblige les Français à opter pour la voiture, même si elle reste plus coûteuse. C’est un choix propre à chacun, mais en général passer une heure dans les embouteillages est préféré à deux heures dans une succession de transports. Arriver en retard, perdre du temps, être dépendant des horaires et de la fréquence des transports sont des sacrifices qui ne coïncident pas avec le concept d’écomobilité.

La loi d’orientation des mobilités publiée au Journal officiel du 26 décembre 2019 prévoit un budget confortable pour proposer des transports du quotidien plus pratiques et écologiques, tout en misant sur le numérique pour offrir des services supplémentaires aux usagers. Le pari est ambitieux !

Des aides financières ciblées pour encourager la mobilité des salariés

Les déplacements à destination et au départ du lieu de travail s’inscrivent au centre de la loi des mobilités.

Le gouvernement souhaite que les entreprises s’investissent dans cette démarche et s’engagent à faciliter les déplacements de leurs salariés. L’idée vise à récompenser ceux qui opteront pour le covoiturage ou une mobilité douce, à vélo par exemple.

Les salariés libres de toute contrainte personnelle ou qui résident à proximité de leur société seront favorisés. Emprunter l’autoroute pour se rendre à son bureau à vélo (!) ou covoiturer pour ceux ayant la responsabilité d’une famille n’est malheureusement envisageable que dans l’esprit des personnes qui ne sont pas concernées.

Les investissements et les mesures se multiplient sans répondre réellement aux problèmes. Des moyens sont déployés pour faciliter les déplacements, tout en restant insuffisants et parfois contestables.

La voiture cible privilégiée de la problématique des transports propres

La voiture contribue à la saturation des réseaux routiers. Les rejets de gaz issus de la combustion des hydrocarbures impactent l’environnement. Les embouteillages augmentent le stress des Français. Le temps perdu dans les bouchons représente en moyenne 4 jours de vie par an. Que faire ?

Le covoiturage réduit de manière infime l’encombrement des axes. Comment partager son véhicule lorsque les impératifs professionnels et personnels diffèrent ? L’écomobilité base ses fondements sur l’accessibilité des territoireset la voiture reste la grande gagnante.

L’État en est bien conscient et mise sur la prime à la conversion pour inciter les Français à opter — à nouveau — pour une voiture personnelle, mais à faibles émissions de CO2. La gestion des batteries automobiles usagées passe sous silence pour l’instant. La multiplication des points de recharge permettant d’alimenter votre voiture électrique plus ou moins partout d’ici à 2022 semble encore utopique en juillet 2020.

Initiatives en faveur de l’écomobilité accessible à tous

Des solutions favorables à une utilisation durable de la voiture se multiplient.

Covoiturage et autopartage

La transition vers une mobilité plus propre passe par l’incitation à covoiturer pour ceux qui le peuvent. Au même titre que l’incitation au partage de véhicules par les entreprises, un plan est en cours de déploiement pour permettre aux collectivités de subventionner les covoitureurs.

Une autre initiative consiste à créer des axes de circulation réservés à ces mêmes automobilistes. Les conditions d’utilisation de ces voies sont définies dans la réglementation du covoiturage régie par le ministère des Transports.

L’autopartage correspond au prêt de voiture sur le principe des vélos en libre-service. Une entité met à disposition un véhicule pour une utilisation ponctuelle. Cela s’apparente à une location très courte durée, et permet de s’affranchir de la voiture au quotidien tout en conservant la possibilité d’en emprunter une rapidement en cas de besoin.

Mobilité douce à pied
La route sera encore longue vers la mobilité durable pour tous

Auto-école sociale

Les auto-écoles solidaires sont réservées aux personnes en difficultés financières ou physiques qui peinent à obtenir le précieux sésame que représente le permis de conduire.

Le développement de ces auto-écoles sociales s’inscrit dans le pilier sociétal de la mobilité durable et surtout dans sa vocation d’accessibilité aux territoires pour tous.

L’objectif ne consiste pas à inciter les Français à conduire s’ils peuvent se déplacer en transport en commun, mais bien à leur donner accès à une mobilité individuelle pour trouver en emploi, se former et acquérir une certaine autonomie.

Garages solidaires

De plus en plus de garages solidaires voient le jour sur l’ensemble du territoire et fonctionnent comme des associations. Ils ont pour vocation de réduire les coûts d’entretien de votre véhicule. Vous disposez de tous les équipements utiles pour réparer ou entretenir vous-même votre auto. Pour les réparations conséquentes, ou tout simplement si vous ne vous sentez pas l’âme d’un mécano, vous demandez les services d’un professionnel rattaché au garage solidaire.

Vous vous acquittez d’une cotisation pour bénéficier des prestations offertes par le garage. Pratique, économique et finalement ludique, le DIY s’invite jusque dans votre véhicule.

Les ambitions de la mobilité durable s’apparentent à celles du Développement durable. Mobilité, transport, accessibilité et diminution des émissions de gaz à effet de serre constituent les enjeux de nos déplacements de demain. Les initiatives et les investissements laissent présager une amélioration de la situation et une mobilité favorisée pour bon nombre de citoyens. Bien que mis en avant, l’aspect environnemental peine à s’imposer faute d’un réseau suffisamment étendu de transports collectifs réellement accessibles à tous. La voiture demeure la star incontestée des déplacements, d’autant plus à une époque où la précarité professionnelle dépend grandement d’une mobilité et d’une disponibilité totale.

Exposez votre point de vue sur la mobilité. Citadin ou rural, accro à la voiture ou adepte des transports collectifs et de la mobilité douce, laissez votre avis en commentaire et formulez votre souhait pour vos déplacements de demain.

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