Plus que jamais, la protection de notre planète est devenue une priorité. Or, chaque jour, vous utilisez peut-être des produits de beauté qui se révèlent néfastes pour la nature et votre santé. En tant que consommateur, à travers des gestes simples, réduisez l’impact des cosmétiques sur l’environnement. Découvrez pourquoi certains produits d’hygiène sont nocifs et quelles sont les habitudes à adopter pour limiter les dégâts.
Faire la chasse aux ingrédients nocifs pour l’environnement dans les produits de beauté
Certains ingrédients présents dans les produits cosmétiques présentent des conséquences dramatiques sur l’environnement lorsqu’ils sont jetés ou déversés dans les eaux usées. Votre peau et votre santé en subissent aussi les conséquences. Pour prendre soin de vous et de votre épiderme, restez vigilant !
La plupart de ces produits ne se dégradent pas naturellement et leurs résidus passent à travers les stations d’épuration pour finalement se retrouver dans les océans.
La première étape pour une consommation écoresponsable consiste à lire attentivement la composition des étiquettes, pour éviter les ingrédients les plus dangereux.
Cependant, certains composants se repèrent plus difficilement que d’autres. L’impact des cosmétiques sur l’environnement est parfois difficile à évaluer. Nous allons vous aider à y voir plus clair.
Les silicones
Vous trouverez les silicones et tous les ingrédients terminant par — iconol, iloxane, — icone dans les produits hydratants, les shampoings et les produits de coiffage. Ils forment un film à la surface des cheveux ou de la peau. Ils sont destinés à donner une impression de douceur au toucher.
Composés à base de silicium et d’oxygène, ils sont d’origine synthétique et s’éliminent difficilement dans la nature (400 à 500 ans). Ils présentent une toxicité pour la faune et la flore.
Les tensio-actifs PEG
Les tensio-actifs PEG (= Polyéthylène glycols), leurs dérivés : PPG, PEG, polysorbate et tout ce qui finit par -eth sont utilisés dans :
- les après-shampoings ;
- les antipelliculaires ;
- certaines teintures ;
- les déodorants.
D’origine également synthétique, ils sont fabriqués par éthoxylation (réaction chimique) entre l’oxyde d’éthylène et l’eau.
Le procédé de fabrication provoque le rejet d’oxyde d’éthylène qui est un neurotoxique. Ce processus a un impact désastreux sur les micro-organismes et notamment les poissons.
Les tensio-actifs sont difficilement dégradables et détériorent le littoral, car ils sont présents sous forme d’embruns marins.
Les filtres UV chimiques
Essentiellement présents dans les crèmes solaires, les filtres UV chimiques (octocrylène et les benzophénones) bloquent ou absorbent les radiations ultraviolettes.
Issus de la pétrochimie, l’impact de ces cosmétiques sur l’environnement est considérable :
- les coraux en sont les premières victimes, car ces filtres contribuent à leur blanchissement ;
- les habitants des océans voient leur ADN, leur métabolisme et leur reproduction modifiés.
L’EDTA
L’EDTA (Disodium EDTA, Tetrasodium EDTA, Trisodium EDT) entre dans la composition d’environ 1,01 % des cosmétiques : savons, shampoings, masques pour les cheveux, etc.
Il est utilisé pour maintenir l’apparence et la stabilité des produits. Non biodégradable, il transporte avec lui des métaux lourds.
Les stations d’épuration ne parviennent pas à le filtrer et il finit donc dans les milieux aquatiques. Il peut par exemple accélérer ou inhiber la production d’algues dans les eaux.
Les huiles minérales
Les huiles minérales (paraffinum, petrolatum et microcrystalline) apparaissent dans :
- les crèmes pour le visage ;
- les fonds de teint ;
- les soins pour bébé ;
- les baumes à lèvre et les rouges à lèvres.
Dans le même groupe, vous trouverez : la vaseline, les cires minérales et la paraffine. Leur fonction consiste à former un film protecteur à la surface de la peau pour limiter l’évaporation de l’eau dont les bienfaits sur la peau sont reconnus.
Ce sont des dérivés du pétrole non biodégradables. Elles concourent à l’épuisement des sols et des ressources naturelles.
Les microbilles de polyéthylène
Les microbilles de polyéthylène sont des minuscules boules de plastique qui existent dans les produits exfoliants. Elles sévissent également dans certains dentifrices, savons et shampoings. Ce sont des polymères de synthèse, les mêmes qui composent les sacs en plastique.
Trop petites pour être filtrées, elles finissent au fond des océans ou dans l’estomac des animaux marins.
Si vous étudiez de près les étiquettes des produits d’hygiène et de beauté, vous constaterez que la quasi-totalité d’entre eux contiennent un ou plusieurs de ces ingrédients controversés.
Changer ses habitudes de consommation pour réduire les effets des cosmétiques sur la nature
Certaines bonnes habitudes peuvent aider à réduire l’impact des cosmétiques sur l’environnement de manière significative.
Fuir les emballages inutiles et recycler ceux qui restent
Dans l’industrie cosmétique, vous pouvez distinguer deux types d’emballage : l’emballage primaire et l’emballage secondaire.
L’emballage primaire contient le produit : pot, tube, flacon, etc. Il est donc relativement indispensable, sauf pour les cosmétiques solides. Vient ensuite l’emballage secondaire : étui, carton, film plastique, etc. Son rôle est souvent uniquement esthétique et marketing.
Le premier bon réflexe serait d’ignorer systématiquement les produits suremballés. Le suremballage est considéré comme un fléau environnemental et ne sert qu’à vendre.
La deuxième habitude écocitoyenne à adopter consisterait à privilégier un emballage primaire recyclable ou réutilisable.
En dernier recours, sachez que des structures spécialisées dans le recyclage des déchets cosmétiques existent et assurent un traitement adéquat de ces déchets potentiellement dangereux.
Le tri des déchets reste d’ailleurs un des premiers gestes écocitoyens pour réduire l’impact des cosmétiques sur l’environnement.
Se renseigner avant d’acquérir un produit de beauté
Les armoires de salles de bains regorgent de produits cosmétiques inutiles ou inutilisés.
Une fois la date de péremption dépassée, des tubes ou flacons à peine entamés rejoignent dans la nature l’amas des matières non recyclables.
Renseignez-vous sur un produit cosmétique avant de l’acheter.
Vous consommerez dans sa totalité un produit d’hygiène ou de beauté qui cible parfaitement vos besoins. Vous limitez ainsi le nombre de cosmétiques gaspillés et vous réalisez des économies !
Essayer les produits cosmétiques solides
Les cosmétiques solides ne contiennent pas d’eau et ne nécessitent donc pas de conservateurs. Ils ne sont pas saturés en substances chimiques.
Leurs emballages sont le plus souvent biodégradables.
Dans cette famille de produits, vous trouverez des savons, des shampoings, des dentifrices et des déodorants.
Ces produits présentent une durée de vie plus longue et évitent ainsi le gaspillage.
Revenir aux produits naturels pour réduire l’impact des cosmétiques sur l’environnement
Essayer les produits cosmétiques bio ou naturels
Reconnaître un produit cosmétique bio
L’industrie cosmétique biologique propose des produits composés principalement de matières premières issues de l’agriculture biologique. Aucun ingrédient d’origine animale ou chimique n’est utilisé pour concevoir ces produits de beauté.
Les cosmétiques bio sont fabriqués à partir d’extraits de fruits ou de plantes, mais aussi d’huiles essentielles ou naturelles. En principe, ils ne contiennent aucun ingrédient toxique.
Pour s’assurer que le produit qui vous intéresse est bien biologique, il doit être certifié.
Les labels et certifications aux critères les plus stricts sont :
- le label Nature et Progrès ;
- le label BDIH.
Ces labels indiquent que les produits contiennent au minimum 95 % d’ingrédients naturels et qu’au moins 10 % sont issus de l’agriculture biologique. En revanche, certains cosmétiques composés de minéraux, tels que le maquillage, ne peuvent pas bénéficier du label bio. Ils sont considérés comme des produits naturels.
Adopter la slow cosmétique ou les produits végans
Certains produits peuvent aussi bénéficier de la mention « slow cosmétique ».
Cette mention désigne les produits cosmétiques bruts, c’est-à-dire 100 % naturels créés dans un contexte éthique.
Cette mention ne garantit pas l’origine biologique des ingrédients, mais une vérification poussée des conditions de culture et des procédés de fabrication.
L’impact des produits cosmétiques végans sur l’environnement est d’autant plus restreint qu’ils ne contiennent pas de lait, de miel, de collagène animal, de kératine, de guanine, de carmin ou tout autre produit d’origine animale.
Pour qu’un produit soit labellisé végan, aucun test sur les animaux n’est permis durant tout le processus de fabrication.
Toutefois, ne négligez jamais la qualité de résultat du produit. Un cosmétique sans impact sur l’environnement et la santé, mais qui n’apporte aucun résultat, demeure un produit inutile ! Optez pour des marques novatrices qui prouvent leurs engagements et leur efficacité comme Respire.
Se lancer dans les produits de beauté faits maison
Certains produits cosmétiques peuvent aisément être remplacés par des recettes naturelles. Vous utiliserez par exemple une eau florale comme tonique ou une huile végétale pour vous démaquiller.
L’huile d’amande douce peut se substituer avantageusement à un hydratant saturé d’ingrédients chimiques.
De nombreux tutoriels fleurissent sur internet pour fabriquer à la maison ses produits de beauté.
Les recettes de grand-mère reviennent sur le devant de la scène. Ainsi, pour fabriquer un produit exfoliant, mélangez simplement : du miel, du sucre et de l’huile d’amande douce.
Le jus de citron, le bicarbonate, l’avocat, l’huile d’olive, l’huile de coco ou l’huile d’argan sont fréquemment utilisés pour la préparation des masques de beauté. Vous possédez déjà tout ce dont vous avez besoin dans vos placards !
Fabriquer vos propres cosmétiques présente plusieurs avantages :
- connaitre les ingrédients que vous appliquez sur votre corps ;
- réaliser des économies, car les produits faits maison reviennent beaucoup moins chers que ceux achetés dans le commerce ;
- épargnez l’environnement et les milieux naturels.
Se méfier du phénomène greenwashing
Restez toujours vigilant, car certaines marques abusent de l’appellation bio, mais l’impact de ces cosmétiques sur l’environnement n’est pas toujours moindre.
Cette pratique s’appelle du greenwashing ou écoblanchiment.
Certaines sociétés valorisent leur image de marque à travers un engagement écologique responsable. Elles commercialisent malheureusement souvent de pseudos « produits bio ».
L’emballage de ces produits présente un affichage qui ressemble à un label bio, par exemple une mention « à base d’Aloe Vera bio ». Prenez le temps de lire en détail l’étiquette. Vous vous rendrez parfois compte de la présence des mêmes ingrédients chimiques que dans les produits cosmétiques traditionnels…
Cosmétiques et environnement ne font pas toujours bon ménage. Remplacer ses produits de beauté traditionnels par des produits biologiques ou naturels peut vous aider à minimiser votre impact personnel sur la nature. Vous utiliserez moins de substances nocives, ce qui sera également bénéfique pour votre santé. Les emballages des produits cosmétiques bio ou naturels sont biodégradables et la présence de substances chimiques nocives quasiment nulle. Associés à un bon sommeil et une bonne hydratation, les cosmétiques biologiques pourraient bien vous apporter les résultats escomptés.
Article invité en collaboration avec Jocelyne Bailly